L’empreinte environnementale du numérique en France : comment agir ?

Le numérique et l’empreinte environnementale

L’Ademe estime que 2,5 % des émissions de gaz à effet de serre en France sont dues au digital, un chiffre qui pourrait doubler d’ici 2025. Face à ces préoccupations environnementales, de nombreux gestes peuvent être adoptés pour limiter son empreinte numérique. Parmi eux, l’élimination régulière de ses mails et autres données stockées sur les serveurs.

Exemple du Département du Calvados

Dans cet esprit, le Département du Calvados a engagé l’année dernière ses agents à prendre conscience de leur impact quotidien lié à l’utilisation toujours plus énergivore du numérique. Résultat : en seulement trois semaines, ils ont réussi à supprimer 1306 Go de données et 380 Go de mails, soit l’équivalent d’un an de données accumulées.

Les différentes étapes de la vie d’un mail

Mais supprimer ses mails est-il réellement un geste écologique ? Selon Frédéric Bordage, fondateur de GREEN IT, il faut considérer les différentes étapes du cycle de vie d’un mail :

  • écriture
  • envoi avec le transport de données
  • lecture
  • stockage

Les activités les plus polluantes seraient d’abord le temps passé à écrire et lire les mails, puis le transit des données et enfin, le stockage. Supprimer ses mails consommerait donc beaucoup d’énergie, mais cet acte ne représente quasiment rien dans le cycle de vie du mail.

Lisez aussi :  Révolution écologique : comment l'IT vert révolutionne les logiciels pour sauver la planète ?

Qu’en est-il des spams ?

Concernant les spams, supprimer ces messages indésirables pourrait également être contre-productif sur le plan écologique. En effet, leur suppression serait encore plus énergivore que leur simple stockage. Toutefois, il convient de relativiser leur impact global, qui reste limité par rapport aux autres étapes de la vie d’un mail.

Les alternatives pour réduire son empreinte numérique

Si supprimer ses mails n’est pas forcément une solution miracle pour réduire son empreinte numérique, d’autres gestes peuvent être adoptés :

  • limiter le nombre de destinataires des mails : chaque copie envoyée contribue à augmenter l’empreinte environnementale du message
  • éviter les pièces jointes volumineuses : privilégier les liens vers des ressources en ligne plutôt que des fichiers joints
  • alléger sa boîte mail : conserver uniquement les messages importants et supprimer régulièrement les éléments inutiles (spams, promotions, etc.)
  • optimiser l’utilisation des serveurs : en diminuant le nombre de requêtes et la consommation d’énergie liées au stockage et à la consultation des données
  • réduire le temps passé devant les écrans, tant pour l’écriture que pour la lecture des mails
Lisez aussi :  Réduire l'empreinte carbone du numérique : les actions à adopter au niveau individuel, collectif et en entreprise

L’importance de la sobriété numérique

Adopter une approche plus responsable et raisonnée du numérique est essentiel pour limiter notre impact environnemental. Cela passe par une prise de conscience collective et individuelle des enjeux, ainsi que par l’adoption de gestes simples et efficaces.

Conclusion : supprimer ses mails, bénéfique ou pas ?

En définitive, si supprimer ses mails peut contribuer à réduire son empreinte numérique, cette action reste limitée en termes d’impact environnemental. Il est donc préférable de se concentrer sur d’autres gestes et comportements plus responsables pour agir en faveur de l’environnement.


Nos autres articles sur le sujet