Le bilan carbone des voitures électriques : vraiment plus vert que les véhicules thermiques ?

Dans le contexte actuel de lutte contre le réchauffement climatique et la pollution atmosphérique, les voitures électriques apparaissent souvent comme une solution pour réduire notre empreinte écologique. Cependant, il est légitime de se poser la question de leur bilan carbone et de comparer leur impact réel sur l’environnement par rapport aux véhicules traditionnels fonctionnant à l’essence ou au diesel. Faisons donc un tour d’horizon des principaux points concernant le bilan carbone des voitures électriques.

Émissions de CO2 lors de la production des véhicules électriques

L’un des premiers éléments à prendre en considération pour évaluer le bilan carbone des voitures électriques concerne les émissions de CO2 lors de leur production. En effet, la fabrication de ces véhicules demande plusieurs matériaux spécifiques, notamment pour les batteries lithium-ion, dont l’extraction peut générer une quantité importante de gaz à effet de serre. Il a été estimé que la production d’une voiture électrique génère environ 15 à 20% d’émissions de CO2 supplémentaires par rapport à un véhicule thermique similaire.

Batteries lithium-ion et autres composants spécifiques

Les batteries lithium-ion sont l’une des principales sources d’émissions de CO2 lors de la production des véhicules électriques. En effet, elles nécessitent de l’énergie pour être fabriquées, et l’extraction des différentes matières premières (lithium, cobalt, nickel, etc.) peut avoir un impact important sur l’environnement. D’autres composants spécifiques aux voitures électriques, tels que les moteurs électriques et les convertisseurs de puissance, peuvent également contribuer à augmenter leur bilan carbone.

Émissions de CO2 lors de l’utilisation des véhicules électriques

Une fois le véhicule produit, il convient de se pencher sur les émissions de CO2 liées à son utilisation. À première vue, on pourrait penser que les voitures électriques sont totalement décarbonées, puisqu’elles n’émettent pas directement de gaz d’échappement lorsqu’elles sont en fonctionnement. Cependant, il ne faut pas oublier que ces véhicules nécessitent de l’électricité pour recharger leurs batteries, et que cette électricité peut elle-même être issue de la combustion de combustibles fossiles.

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Dépendance vis-à-vis du mix énergétique du pays

Il est donc crucial de prendre en compte le mix énergétique du pays dans lequel le véhicule électrique est utilisé. Si l’électricité provient principalement de sources renouvelables ou nucléaires, le bilan carbone de la voiture électrique sera naturellement plus favorable que si l’électricité provient majoritairement de centrales thermiques à base de charbon ou de gaz naturel.

  • Pays avec un mix énergétique très bas carbone : Norvège, Suisse, Suède, France
  • Pays avec un mix énergétique moyennement bas carbone : Allemagne, Royaume-Uni, Espagne
  • Pays avec un mix énergétique fortement carboné : Pologne, Chine, Australie

Ainsi, l’impact de l’utilisation d’une voiture électrique sur les émissions de CO2 variera considérablement en fonction du lieu où elle est utilisée et de la manière dont l’électricité est produite au niveau local.

Entretien et fin de vie des voitures électriques

Le bilan carbone des voitures électriques ne peut être complet sans prendre en compte la phase d’entretien du véhicule ainsi que sa fin de vie. Il est important de souligner que :

  • Les voitures électriques ont généralement moins de pièces mécaniques (pas de moteur à combustion interne, pas de système d’échappement, etc.) et donc une maintenance potentiellement plus faible et durable;
  • La batterie représente le principal coût d’entretien pour un véhicule électrique, puisqu’elle doit être remplacée après un certain temps, avec une durée de vie estimée entre 8 et 15 ans;
  • D’un point de vue environnemental, il serait souhaitable de recycler les batteries usagées, en récupérant les matières premières et en limitant ainsi les émissions de CO2 lors de l’extraction de nouvelles ressources;
  • Les véhicules électriques, une fois réformés, pourraient également être désossés et recyclés au même titre que les voitures thermiques, avec un bilan carbone potentiellement similaire.
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Pour aller plus loin : le concept de “CO2e par kilomètre”

Afin de mieux comparer les différents types de véhicules (électriques, essence, diesel) en termes d’impact sur l’environnement, il peut être intéressant de considérer la notion de “CO2e (équivalent CO2) par kilomètre“. Le principe consiste à estimer l’ensemble des émissions générées lors de la production, de l’utilisation et de la fin de vie d’un véhicule, et à diviser cette quantité totale par le nombre de kilomètres parcourus durant sa vie.

Cette approche permet d’avoir une vision plus complète du bilan carbone des voitures électriques par rapport aux modèles thermiques, en tenant compte non seulement des émissions directes liées à leur fonctionnement, mais aussi des émissions indirectes liées à la production de l’énergie nécessaire à leur utilisation.2017/05/28/tNQicYPVmNn5mNa/>.


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